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Au chant d’oiseau de Cotonou, dans la soirée du jeudi 16 mai 2024, « L’économie mondiale et les défis de la coopération internationale dans les pays africains » était au cœur d’un débat public organisé par l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp) en collaboration avec Coris bank international. Comme panélistes, il y avait Lazare Sèhouéto, Philosophe, Sociologue, ancien ministre et actuel député à l’Assemblée nationale ; Ganiou Soglo, Economiste, Financier, ancien député et ancien ministre puis Maxime Jean Claude Hounyovi, Professeur Agrégé en sciences de gestion à l’Université d’Abomey-Calavi.
Dans son développement sur le sujet notamment les faiblesses et les défis qui se posent au continent africain et au Bénin en particulier, l’ancien ministre Lazare Sèhouéto, soutien du pouvoir en place, a attiré l’attention sur un fait pour en arriver à une déduction. « En l’an 2000, on avait moins de 50 % de taux de pauvreté et d’extrême pauvreté. Nous sommes aujourd’hui autour de 75 %. Et pourtant, en 90, quand on entrait dans le Renouveau démocratique, les espoirs n’étaient pas que la pauvreté et l’extrême pauvreté augmentent. Nous avons augmenté, nous avons avancé à grands pas dans la pauvreté et l’extrême pauvreté », a-t-il souligné. Il n’en fallait pas plus pour que lors des discussions, Lazare Sèhouéto soit interpellé par un citoyen dans le public.
« J’ai dit que depuis 90 que le taux d’extrême pauvreté augmente. Il y a l’un des participants qui a dit mais qu’est-ce que vous les politiques vous avez fait ? Cela signifie que la démocratie en soi n’est pas une arme contre la pauvreté. Sinon depuis que nous disons démocratie sous toutes les coutures, depuis 90, on aurait pu avoir mieux », répond-il. Le député Lazare Sèhouéto persiste et signe que la démocratie n’est qu’« un moyen, un instrument pour permettre que les libertés cessent d’être bridées, pour permettre que des institutions existent et chacun de jouer son rôle, pour permettre que des citoyens contribuent et que le politique contribue ». Et il conclut : « Certains ont opposé scientifiques et politiques, certains opposent techniques et politiques ; je ne suis pas de ces écoles-là. Le premier problème de l’Afrique y compris le Bénin, c’est la qualité du personnel politique parce que finalement, qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, la décision, ça nous revient nous les politiques. Et si nous sommes de piètre qualité, ce qui va en sortir ne sera pas de la meilleure qualité qui soit. On a beau avoir de très grands scientifiques, si la gouvernance est mauvaise, les grands scientifiques ne produiront aucun résultat. Je ne veux pas jouer l’un contre l’autre, il ne s’agit pas de jouer les politiques contre les scientifiques ou les scientifiques contre les politiques, chacun est dans son couloir, chacun est dans son rôle, chacun doit jouer convenablement son rôle ».