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Dans le second panel de la conférence de presse initiée par l’Iajp-Co dans le cadre des 25 ans de décès de Monseigneur Isidore de Souza, ce mercredi 13 mars 2024, l’ancien ministre Sylvain Adékpédjou Akindès et le Père Raymond Goudjo, aux côtés de l’Abbé Eric Aguénounon, n’ont pas tari de témoignages…
Ancien ministre, Sylvain Adékpédjou Akindès était à la conférence nationale au titre des associations de développement du territoire national. Dans le second panel sur les 25 ans de décès de Mgr de Souza, il confie : « Ma première observation lorsque j’ai commencé à m’intéresser à sa démarche, c’est avant la conférence nationale. J’ai remarqué que chaque fois que le Cardinal Gantin revenait au Bénin et qu’il devait rendre visite au chef de l’Etat Kérékou, il était accompagné de Mgr Isidore de Souza. J’étais un peu surpris parce qu’il n’était pas au Bénin. Évidemment mon esprit d’analyse et les éléments d’appréciation que j’avais, m’ont donné l’impression qu’il était plus ou moins en train d’être chargé d’une mission politique. En fait, ça été confirmé lorsqu’il fallait choisir le président de la conférence nationale ». L’ancien ministre Akindès poursuit : « Alors, on a été à la conférence nationale. Et le rôle le plus important qu’il a pu jouer, à mon avis, c’est d’avoir permis que chacun s’exprime largement et d’avoir essayé, autant qu’il pouvait le faire, de faire une synthèse des opinions politiques et trouver un compromis. J’ai donc compris, c’est un homme de compromis qui avait donc l’entrée facile au Palais de la République ». Sur le leadership, la force de caractère du prélat qui a présidé les assises nationales de février 1990 au Bénin, Sylvain Adékpédjou Akindès met en exergue un fait : « si vous regardez les archives, la conférence nationale était prévu du 19 au 25 février. Jusqu’au 24 au soir, la commission politique n’a rien fait. Ça été bloqué. Et c’est là le génie de Mgr de Souza de convaincre, … C’est là qu’il faut apprécier le rôle de médiateur conscient de Mgr de Souza. Ça a permis que Kérékou accepte (que les décisions de la conférence soient exécutoires) ». Des témoignages, c’est aussi au sein de l’Eglise catholique. Entre le Père Raymond Bernard Goudjo, actuel Directeur de Caritas Bénin et l’illustre prélat défunt, c’est un lien fort qui a existé entre les deux. « D’abord Mgr de Souza est né un 04 avril. Et moi aussi je suis né un 04 avril. Qui plus est, il a été ordonné un 8 juillet 1962 et moi né un 04 avril 1962, j’étais donc comme son petit neveu qui venait de naître et qu’il a mis sur ses genoux en passant. Mais quelques années plus tard quand je suis rentré au séminaire, il m’a dit une chose : puisque tu es un parent à moi, si tu ne te tiens pas à carreau, je te renvoie. Ne pense pas que je suis ton parent pour que tu fasses n’importe quoi au séminaire et que je dise de le garder au séminaire. Je vais te faire partir aussitôt pour donner l’exemple. Ainsi, je pourrais être sévère avec tout le monde », a conté le Père Goudjo rappelant l’homme rigueur qu’était l’ancien Archevêque de Cotonou. ». Et si avant d’être aujourd’hui Directeur de Caritas Bénin le père Raymond Goudjo a été Directeur fondateur de l’Iajp, c’est parce que Mgr Isidore de Souza a pensé l’Institut en envoyant en amont le Père Goudjo faire les études à l’extérieur. « Il était bon. Il était sensible, et pour la vérité, il disait j’ai le dos large. Si vous avez des choses à me reprocher, mettez votre bouche de côté mais dites-le-moi je vais écouter. Maintenant, si j’ai des choses à dire, moi je le dis comme je pense. Vous voyez je suis gros, j’ai le dos large, ils vont taper dessus, ça va me faire mal mais je vais avancer. », témoigne le Père Raymond Bernard Goudjo. L’autre prêtre que Mgr de Souza a oint et qui l’inspire, c’est l’Abbé Eric Aguénounon. Après avoir rappelé tout ce qu’il a été pour lui depuis le collège Père Aupias et dans cette mission sacerdotale, le Père Directeur de l’Iajp-Co conclut : « Je pense que Mgr De Souza nous a été beaucoup plus révélé à travers la conférence nationale. Il a reçu un appel. Un appel pour aller présider cette conférence nationale. Donc l’Eglise a été invitée. On s’est tourné vers l’Eglise. Quand on se tourne vers l’Eglise, l’Eglise répond à l’appel et désigne parmi elle, en son sein, celui qui est capable d’accomplir la mission. C’est ce qui a été fait à travers Mgr de Souza…. C’est à travers cette mission que Mgr de Souza a pu révéler ses qualités, son charisme et son engagement. La troisième chose, c’est que collectivement, l’Eglise a toujours tenu une parole de paix, de justice et d’espérance ».
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