Africa Dev News est un média panafricain d'informations, d'analyses, d'investigations et de publicités, avec un focus sur le Bénin où il est basé.
Me taire et observer impuissamment tout le temps que dureraient les sanctions de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication ainsi que la posture qui serait, en retour, celle de mes confrères (et consœurs) face à ces mesures éprouvantes de l’institution, ou me prononcer ? Au risque de me brûler les ailes, à un moment où les laves du volcan, qui se sont épanchées, sont encore vives, mon choix a été très vite fait. Et ce, sans consulter préalablement les concernés avec qui je suis solidaire. Qui suis-je devant les patriarches et autres animateurs avertis de la profession ? Néanmoins, qu’il me soit permis, cette précipitation et cette agitation, à mes risques et périls. Ainsi, pour mes confrères en difficulté, pour le moment, et pour le public consommateur de leurs œuvres, je plaide.
Oui, Monsieur le Président de la Haac et distingués Conseillers, je plaide. Non pas avec des airs syndicalistes <<pour la levée ou l’abrogation immédiate de toutes les mesures dans leur ensemble et de façon spécifique>>, mais pour une flexibilité de votre part en vue de leur assouplissement. Pour être on ne peut plus clair, au lieu de la suspension <<jusqu’à nouvel ordre>>, la Haac, dans sa mission principale de garantir et d’assurer la liberté et _la protection de la presse, ainsi que de tous les moyens de communication de masse_ , dans le respect de la loi, pourrait permettre la poursuite normale des émissions, des parutions et publications. Mais en fixant, de ce fait, un délai strict ; peut-être un mois, pour les formalités à remplir pour l’existence légale. Cette suggestion que je fais ici humblement, ne doit nullement être perçue comme une minimisation de <<la gravité des faits>> reprochés à chacun d’eux, mais plutôt une façon pour notre auguste institution de régulation de leur dire « Avertissement ! Carton jaune ! » en les invitant à être plus rigoureux dans le traitement de l’information ». D’un autre côté, une correspondance officielle de ces médias pour solliciter votre clémence dans ce sens vaudrait tout son pesant d’or.
Aussi, voudrais-je, pour finir, saluer, tout de même, cette approche de porter plainte à la Haac, les autosaisines de l’institution, de même que les démarches subséquentes qu’elle a menées, et mentionnées dans les visas et considérants, avant la prise des décisions contre les confrères. Tout en l’encourageant également à la corégulation avec les autres organisations du secteur, et à faire en sorte que la balle déontologique soit ronde pour tout le monde, sans distinction de statut, je voudrais espérer, dans ce monde moderne où la pratique du journalisme se fait avec la réalité du code du numérique devenu l’épée de Damoclès qui plane sur la tête du journaliste, et selon l’intime conviction du juge, que ce travail de veille au niveau de la Haac, évitera dorénavant au professionnel des médias d’être, parallèlement, poursuivi par une autre structure et cueilli à l’aube sur son lit pour les mêmes délits de presse, jusqu’à le priver de liberté au nom d’un code du numérique.
Vive les médias au Bénin,
Ensemble, nous ramènerons l’église au centre du village.
Gratitude infinie
Jacques BOCO
Ci-dessous, les trois décisions de la Haac