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«Monsieur le président, ces dernières semaines, j’ai été interpellé ces dernières par nombre de nos concitoyens qui ont partagé avec moi leur crainte. Beaucoup d’autres ont certainement voulu le faire, mais ils appartiennent à la majorité silencieuse. C’est à cette majorité que j’ai envie de m’adresser ici, car elle mérite d’être entendue ; lui dire que nous avons conscience que ce qui est dangereux pour le pays, l’est aussi pour nous autres acteurs politiques. J’ai voulu leur dire qu’on peut conserver sa sincérité du début même si on accède à des places. Elle peut donc être rassurée que lorsque l’essentiel nous paraîtra en cause, nous ne cèderons à rien. Pour revenir au sujet du jour, la révision de la Constitution, une question clivante. La grande partie de nos compatriotes est inquiète lorsque cette question est abordée et surtout avec ce qui se passe dans les pays de la sous-région. Ils craignent que nous les conduisions dans des zones troubles et c’est même devenu le fond de commerce de nos amis politiques ; pourtant, il n’existe nulle part un complot pour une révision opportuniste de la Constitution. Le peuple ne croit pas à nos professions de foi mais le peuple a toujours raison. C’est à nous qu’il revient de les convaincre de notre bonne foi. En attendant d’y parvenir, il faut aborder la question avec des doigts qui tremblent. Mon collègue et président Assan Séibou, a introduit une proposition de révision à la recherche de solutions aux problèmes qui pointent à l’horizon des élections générales de 2026. Nous avons pensé trouver un consensus autour de cette proposition. En effet, la Cour constitutionnelle dans sa décision du 8 juin 2006, a fait du consensus un principe à valeur constitutionnelle. Nous avons espéré y parvenir mais à l’arrivée, nous n’y sommes pas parvenus. Afin d’éviter une utilisation politicienne du rejet de la présente proposition de loi, j’ai voulu apporter ma voix à ceux qui estiment que le moment n’est pas arrivé de toucher à nouveau notre loi constitutionnelle. Malgré la brillance des résultats du régime que je soutiens, je ne souhaite pas traîner le goulot de révisionniste et passer le reste de la mandature à démentir l’usine d’intoxication qui sera mise en place au lendemain du présent vote. Monsieur le Président, telle est l’explication que j’ai voulu apporter par rapport à mon vote. Je vous remercie.»